Si géographiquement parlant, la Russie est sur le continent européen, pour autant, elle ne fait pas partie de l’Union Européenne. Et les relations de bons voisinages ne vont hélas pas en s’améliorant depuis quelques années. Pour autant est-ce un point de non-retour ? Voyons cela de plus près.
La Russie accumule les sanctions données par l’Union Européenne
Jusqu’à l’éclatement de la crise en Ukraine, l’UE et la Russie construisaient un partenariat stratégique couvrant, entre autres, le commerce, l’économie, l’énergie, le changement climatique, la recherche, l’éducation, la culture et la sécurité, y compris la lutte contre le terrorisme, la non-prolifération nucléaire et la résolution des conflits au Moyen-Orient. L’UE était un fervent partisan de l’accession de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) (achevée en 2012).
Cependant, au cours des dernières années, la question du quartier commun est devenue un point de friction majeur. L’annexion illégale de la Crimée par la Russie en mars 2014, la preuve que la Russie soutient les combattants rebelles dans l’est de l’Ukraine et ses tentatives de perturber l’accès à la mer d’Azov ont déclenché des crises internationales. L’UE a revu ses relations bilatérales avec la Russie, mettant fin aux sommets réguliers, et a suspendu le dialogue sur les questions de visas et les pourparlers sur un nouvel accord bilatéral.
Quand le torchon brûle, il faut savoir rester diplomate
L’UE suit désormais une double approche, combinant sanctions progressives et tentatives de trouver des solutions diplomatiques au conflit dans l’est de l’Ukraine.
Une stratégie de sécurité mondiale de l’UE de 2016 définit désormais les relations avec la Russie comme un défi stratégique clé. Et c’est en mars 2016 que le Conseil a établi cinq principes directeurs à appliquer aux relations de l’UE avec la Russie :
1) la mise en œuvre des accords de Minsk sur le conflit dans l’est de l’Ukraine en tant que condition clé de tout changement substantiel de la position de l’UE à l’égard de la Russie;
2) le renforcement des relations avec les partenaires orientaux de l’UE et d’autres voisins, y compris l’Asie centrale;
3) le renforcement de la résilience de l’UE (sécurité énergétique, menaces hybrides ou communication stratégique);
4) l’engagement sélectif avec la Russie sur des questions d’intérêt pour l’UE;
5) besoin d’engager des contacts entre les peuples et de soutenir la société civile russe.
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Les sanctions pleuvent mais le pire est-il déjà passé ? Rien n’est moins sûr
En mars 2021, le Conseil a eu recours au nouveau régime mondial de sanctions de l’UE en matière de droits de l’homme pour sanctionner quatre ressortissants russes sur leur rôle dans l’arrestation arbitraire, la poursuite et la condamnation de Navalny, ainsi que la répression des manifestations pacifiques liées à son traitement illégal. Plus tard dans le mois, deux hauts fonctionnaires tchétchènes ont également été ajoutés à la liste des personnes LGBTI et des opposants politiques victimes de torture et de répression.
Si la sécurité humaine soulève vraiment des questionnements, il y a également la crise économique actuelle qui est dans tous les esprits. En effet, avec toutes ses tensions, la Russie ne se donne plus la peine de faire les efforts contractualisés pour acheminer le gaz commandé. Cela a pour conséquence directe une hausse de nos tarifs énergétiques.
À priori, la Russie n’intégrera pas l’Union Européenne demain, mais qui peut savoir de quoi l’avenir sera fait ?