Le racisme n’a pas sa place dans l’UE, ont dĂ©clarĂ© les dĂ©putĂ©s europĂ©ens lors d’un dĂ©bat sur la violence policière et la discrimination Ă la suite de manifestations antiracistes massives aux États-Unis et dans toute l’UE.
Le mercredi 17 juin, les dĂ©putĂ©s europĂ©ens ont dĂ©battu du racisme, de la discrimination et de la violence policière, souvent confrontĂ©s Ă des minoritĂ©s telles que celles d’origine africaine, avec des reprĂ©sentants du Conseil et de la Commission.
Il y a quelques jours, Jacob Blake, un Afro-amĂ©ricain, a Ă©tĂ© grièvement blessĂ© alors qu’il Ă©tait arrĂŞtĂ© par des policiers dans la rue de la ville amĂ©ricaine de Kenosha. Cet Ă©pisode, ainsi que d’autres cas similaires, a dĂ©clenchĂ© des manifestations pacifiques et violentes contre le racisme et la brutalitĂ© policière aux États-Unis et dans le monde au cours des dernières semaines.
Lors de l’ouverture de la session plĂ©nière, le prĂ©sident David Sassoli a donnĂ© la parole Ă une eurodĂ©putĂ©e noire Pierrette Herzberger-Fofana (Verts / ALE, Allemagne). Elle a rendu compte de sa propre expĂ©rience des brutalitĂ©s policières en Belgique lorsqu’elle a pris des photos de policiers lors d’un incident avec deux jeunes noirs Ă la gare du Nord de Bruxelles.
«Je pense que nous devons prendre de nombreuses mesures pour protéger un grand nombre de personnes qui ne sont pas ici et
qui n’ont pas pu Ă©chapper Ă la violence policière », a-t-elle dĂ©clarĂ©.

Le racisme en Europe
Reconnaissant l’existence du racisme en Europe, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré : « En tant que société, nous devons affronter la réalité. »
«Nous devons sans relâche lutter contre le racisme et la discrimination – une discrimination visible, bien sĂ»r, mais aussi plus subtile – dans le système judiciaire et les forces de l’ordre, sur notre marchĂ© du travail et le marchĂ© du logement, dans l’Ă©ducation et les soins de santĂ©, dans la politique et la migration, »
Hermann Tertsch (ECR, Espagne) a dĂ©clarĂ© que dans le dĂ©bat actuel sur le racisme, l’accent a Ă©tĂ© largement mis sur les États-Unis, qui sont considĂ©rĂ©s comme « des mĂ©chants », mĂŞme si le racisme et la haine existent Ă©galement en Europe.
Alice Kuhnke (Verts / ALE, Suède) est d’accord : «Nous devons envoyer un signal fort aux États-Unis mais aussi nettoyer notre propre maison. Ce Parlement et la Commission dĂ©finiront comment l’UE s’engage Ă crĂ©er une sociĂ©tĂ© durable qui ne laisse personne de cĂ´tĂ©. Il ne peut y avoir de place pour le racisme et la discrimination. »
Younous Omarjee (GUE / NGL, France) a dĂ©clarĂ© que «l’histoire europĂ©enne a toujours basculĂ© entre la barbarie et la civilisation » avec les conquĂŞtes, l’esclavage, la colonisation et l’Holocauste. Il a appelĂ© Ă des mesures pour lutter contre les inĂ©galitĂ©s raciales et sociales en Europe.
Susanna Ceccardi (ID, Italie), a toutefois dĂ©clarĂ© que certaines des rĂ©centes manifestations avaient entraĂ®nĂ© des pillages et des dommages Ă des statues historiques. «Outre le racisme, il y a un autre flĂ©au qui se propage Ă travers le monde: c’est le flĂ©au de l’ignorance et de la stupiditĂ© de ceux qui veulent effacer leur propre histoire.
Dacian CioloĹź (Renew Europe, Roumanie) s’est demandĂ© si les institutions de l’UE elles-mĂŞmes reflĂ©taient la diversitĂ© de l’Union europĂ©enne. «Nous devons contribuer Ă la construction d’une sociĂ©tĂ© inclusive, en commençant par ĂŞtre nous-mĂŞmes plus inclusifs. Et lorsque nous donnons l’exemple nous-mĂŞmes, nous pouvons demander aux autres de respecter ce principe », a-t-il dĂ©clarĂ©.
Espoir pour l’avenir
Isabel Wiseler-Lima (PPE, Luxembourg) a dĂ©clarĂ© que la mort brutale de George Floyd a conduit les gens du monde entier Ă se lever contre le racisme et la brutalitĂ© policière. «Ce mouvement multicolore a conduit de nombreux jeunes Ă avoir de l’espoir pour l’avenir. «Il est de notre devoir d’Ă©radiquer le racisme latent dans nos villes», a dĂ©clarĂ© Iratxe GarcĂa PĂ©rez (S&D, Espagne), appelant au dĂ©blocage de la directive anti-discrimination au Conseil pour donner Ă l’UE plus d’instruments lĂ©gislatifs Ă mettre la fin du racisme en Europe.
«Permettez-moi de dire haut et fort que nous sommes solidaires des victimes de discrimination raciale à travers le monde. La vie des Noirs est importante et le racisme et la discrimination systématiques n’ont pas leur place dans notre société », a déclaré Nikolina Brnjac, représentant la présidence croate du Conseil.
Le Parlement a exhortĂ© l’UE et les États membres en mars de l’annĂ©e dernière Ă prendre des mesures pour lutter contre le racisme structurel en Europe. Les dĂ©putĂ©s ont demandĂ© la fin du profilage racial dans le droit pĂ©nal et la lutte contre le terrorisme ainsi que des rĂ©parations pour les crimes contre l’humanitĂ© pendant le colonialisme europĂ©en.
Le Parlement a condamnĂ© toutes les formes de racisme , de haine et de violence et a appelĂ© Ă l’action dans une rĂ©solution adoptĂ©e le 19 juin.
