La pandémie en Europe et la crise économique vont redéfinir la façon dont les puissances mondiales et leurs partenaires interagissent. La menace d’une érosion et d’une fragmentation potentielles de l’ordre mondial s’est considérablement accrue. Dans le même temps, un virus qui ne connaît pas de frontières constitue un défi commun soulignant la nécessité et l’urgence d’un multilatéralisme renforcé et d’un ordre mondial reposant sur des règles internationales. Plus que jamais, les défis mondiaux appellent une coopération internationale et des solutions communes.

Les liens qui nous unissent doivent être constamment entretenus pour nous permettre de nous adapter aux nouvelles réalités et d’affronter les bouleversements du XXIe siècle. Le monde doit éviter de se livrer à un «grand jeu» à l’échelle mondiale qui consisterait à essayer d’être le premier et le meilleur, au détriment des autres. Il devrait se concentrer sur ce qu’il est possible de faire ensemble, depuis la sécurité jusqu’au climat et à l’environnement, et depuis la lutte contre les inégalités jusqu’au renforcement des échanges internationaux et des institutions internationales.

Une conférence d’appel aux dons

L’Union est à la tête de la réaction mondiale, et collabore étroitement avec les Nations unies (notamment avec l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation internationale du travail), le G20, le G7, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ce faisant, l’Union et ses États membres devront tirer parti de leur force collective sur la scène internationale.

C’est dans cet esprit que la Commission a accueilli une conférence d’appel aux dons qui a permis de mobiliser 7,5 milliards d’euros en faveur du développement de vaccins, de traitements et d’outils destinés à constituer un bien commun mondial.

Tout futur vaccin doit être produit par le monde pour le monde entier, et être abordable et accessible à tous.

À plus long terme, l’Union ne pourra connaître une véritable reprise que si nos partenaires à travers le monde connaissent également une telle reprise. Investir dans une reprise durable au niveau mondial est donc dans l’intérêt de l’Union. La réaction devra être massive et coordonnée, et guidée par une solidarité, une ouverture et une impulsion internationales. En tant que puissance économique de premier plan et premier pourvoyeur mondial d’aide internationale, l’Union sera toujours disposée et prête à soutenir ses partenaires, comme en témoignent les plus de 23 milliards d’euros mobilisés par Team Europe pour aider les pays partenaires et les organisations internationales à faire face aux conséquences humanitaires, sanitaires, sociales et économiques de la crise.

L’Union a apporté un soutien à ses partenaires et à ses voisins tout au long de cette crise et elle est prête à faire davantage.
Dans cette optique, la Commission propose aujourd’hui de renforcer l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale, en le dotant d’une enveloppe de 86 milliards d’euros.
Un instrument d’aide humanitaire renforcé permettra à l’Europe de faire preuve d’une solidarité concrète à l’égard de ceux qui en ont le plus besoin. Afin de soutenir nos partenaires des Balkans occidentaux, la Commission propose de porter l’aide de préadhésion à 12,9 milliards d’euros.

Une nouvelle montée des tensions géostratégiques

La crise déclenchant une nouvelle montée des tensions géostratégiques, les Européens doivent prendre davantage de responsabilités pour assurer leur propre sécurité. En coopération avec ses partenaires, l’Union doit encore renforcer son rôle de garant de la sécurité et de pilier de la stabilité dans l’ordre mondial. À cette fin, elle continuera de soutenir le multilatéralisme et veillera à défendre plus efficacement ses intérêts économiques et stratégiques. Elle doit aussi renforcer son autonomie technologique et sa coopération en matière de développement des capacités de défense.