Du fait que les précédentes épidémies de covid 19 aient été si marquantes, la vigilance – même près de trois ans après – est plus que jamais de circonstance en France. Les périodes hivernales sont en effet réputées pour la recrudescence des maladies respiratoires dont le Covid est la plus redoutée. Si, à ce jour, la propagation de l’épidémie et sa dangerosité est sans commune mesure avec ce que l’on connut en 2020, le fait de ne pas suivre l’épidémie pourrait rapidement la rendre incontrôlable.

Pour autant, ça n’est pas tant le coronavirus qui inquiète, mais la multiplicité de pathologies qui, conjointes, contribuent déjà à saturer le système hospitalier. Ajouté à cela un manque de personnel crucial, la situations s’aggrave et, de tous les maux qui accablent présentement le système hospitalier, le Covid n’est peut-être pas le plus redoutable à cette heure.

Les fêtes de fin d’année responsables d’une nouvelle vague de Covid-19 en France ?

La triple épidémie de Covid, bronchiolite et grippe continue de se propager en France même après le Nouvel An ; la grippe saisonnière n’ayant pas encore atteint son pic.

Les derniers chiffres de l’agence sanitaire Santé publique France (SPF) montrent que les cas continuent de se propager mais que chaque épidémie est à des stades différents. La cause principale tient au fait que les fêtes de fin d’année amènent les gens à se grouper. De ce fait, une myriade de clusters épidémiques s’agglomèrent dans tout l’hexagone, accentuant considérablement la propagation de tout virus potentiel.

Le Covid-19 est évidemment le plus redouté d’entre tous bien que, celui-ci, en dépit de sa dangerosité initiale, ne soit plus nécessairement le virus le plus à craindre en cette période hivernale. Le mois de janvier ainsi que son lot de froid et d’humidité favorise nettement la transmission des pathologies respiratoires dont le Covid n’est pas le plus dangereux à ce jour.

Le Covid-19 persiste avec une nouvelle vague moins mortelle que les précédentes.

Covid semble avoir atteint son apogée (ce qui signifie qu’il recule maintenant) en ce qui concerne les nouveaux cas.

Les chiffres les plus récents du 16 décembre montrent qu’il y a eu 57 849 nouveaux cas confirmés par jour sur une moyenne glissante des sept derniers jours, soit une baisse de 2,21% par rapport à la veille et une baisse de 4,01% sur une semaine.

Prendre le nombre moyen compense les jours où moins de tests ont été effectués, comme le dimanche.

Le dimanche 18 décembre, 37 264 nouveaux cas ont été signalés, soit une baisse de 19,7 % par rapport au dimanche précédent.

Le niveau de positivité des tests est également en baisse. Il y avait 28,66 tests positifs pour 100 tests effectués le 5 décembre. Ce chiffre est tombé à 26,88 % le 13 décembre.

Cependant, dans les hôpitaux, qui est le principal indicateur utilisé par le gouvernement pour décider d’imposer ou non des restrictions, les indicateurs continuent d’augmenter.

Le 16 décembre, 24 173 personnes étaient hospitalisées en raison du Covid-19, soit une hausse de 9,57 % en une semaine. Parmi ceux-ci, 1 393 étaient en soins intensifs, soit une augmentation de 17,35 % par rapport à la semaine précédente.

Les autorités ont recommandé que les gens recommencent à porter des masques dans les espaces publics fermés pour prévenir une nouvelle infection. Tout le monde en France qui en veut un peut maintenant aussi avoir un coup de rappel.

L’utilisation des rappels a été particulièrement faible, ce qui a conduit les autorités à exhorter tout le monde (et pas seulement ceux des groupes vulnérables) à avoir cette dose supplémentaire avant Noël s’ils le peuvent.

Il est à noter qu’à mesure que les vagues de Covid-19 se succèdent, celles-ci s’avèrent chaque fois moins virulentes. La dangerosité d’un virus est en effet réputé pour décroître à mesure que celui-ci se propage. Les coronavirus, bien avant le Covid-19, sont réputés pour perdre en létalité pour finalement se confondre avec les grippes saisonnières sévissant chaque année, au point même de se confondre avec elles au diagnostic.

C’est justement de la grippe saisonnière dont il convient de se méfier cette année.

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Une grippe confondue avec une nouvelle vague de Covid-19

Les cas de grippe sont également restés à des niveaux épidémiques dans tout le pays.

Sibylle Bernard-Stoecklin, épidémiologiste au SPF, a déclaré à l’AFP que « l’épidémie est plus précoce que les années précédentes et la progression a été très rapide ».

Cependant, elle a déclaré que le virus cette année ne semble pas être plus dangereux que les années précédentes.

Dans son dernier bulletin épidémiologique, publié le 14 décembre, SPF a indiqué que 6 569 personnes se sont rendues aux urgences et accidents (A&E) pour des problèmes liés à la grippe du 5 au 11 décembre (en hausse de 93 % en une semaine). Parmi ceux-ci, 654 ont été hospitalisés (+117% en une semaine).

Du fait que la grippe et l’actuel Covid-19 partagent peu ou prou les mêmes symptômes, ceux-ci sont difficiles à distinguer. De ce fait, il est difficile de déterminer s’il est bel et bien question d’une nouvelle vague ou si la grippe reprend ses droits comme maladie respiratoire la plus courante en période hivernale.

La bronchiolite s’agrège au Covid-19

Les cas de bronchiolite semblent diminuer après avoir inquiété les autorités de santé durant l’automne. La condition affecte principalement les nourrissons et les jeunes enfants, c’est-à-dire des populations assez peu disposée à souffrir de complications consécutives au Covid-19.

Dans sa dernière mise à jour, SPF a indiqué que 6 626 enfants âgés de deux ans et moins avaient été hospitalisés pour une bronchiolite. C’est en baisse par rapport à 8 552 la semaine précédente.

La semaine dernière, les autorités ont noté une baisse des admissions aux urgences hospitalières, « montrant que le pic de l’épidémie est très probablement passé », ont indiqué les autorités.

L’épidémie de bronchiolite a cependant été sévère, ayant atteint cette année un record de 10 ans d’hospitalisations. Aussi, la nouvelle vague de Covid-19, pour modeste qu’elle fut, était autrement moins préoccupante que l’épidémie de bronchiolite ayant sévi fin 2022.