L’élection de Joe Biden à la tête des Etats-Unis d’Amérique présageait un retour des relations transatlantiques, mises à mal pendant les 4 années de présidence de Donald Trump. Pourtant, en ce 15 septembre 2021, il semblerait que les choses s’annoncent un peu plus compliquées que prévu. En cause, un pacte signé d’un commun accord entre les USA, l’Australie et le Royaume-Uni, répondant au nom de pacte d’AUKUS. Alors qu’un contrat d’envergure était imminent entre Canberra et Paris, voilà que l’Oncle Sam subtilise à la France son précieux partenaire, créant ainsi une crise diplomatique entre les deux pays. Est-ce le début d’une rivalité entre de vieux alliés ?

Le projet AUKUS , à l’origine de la crise diplomatique ?

Voyons de plus près les détails de cette affaire. Il y a peu de temps, la France était sur le point de décrocher l’un des contrats les plus fructueux de toute son histoire du point de vue économique. En effet, une entente avec l’Australie prévoyait de faire construire pas moins de 12 sous-marins par le biais de Naval Group, groupe industriel public. C’est un pactole de pas moins de 56 milliards d’euros qui s’envole pour le pays, une véritable désillusion. Désillusion, au profit d’une triple alliance,  celle des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie, les deux premiers proposant à cette dernière des sous-marins nucléaires, plus performants que ceux de l’outre-Rhin. La raison avancée par les USA et le Royaume-Uni, est de contrer les ambitions militaires inquiétantes des chinois, dont l’arsenal et les technologies ne cessent de croître et d’effrayer les rivaux. Une inquiétude visiblement partagée par les Australiens, qui n’ont pas hésité à retourner leur veste au grand dam de la France.

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L’Europe au soutien de la France face aux USA

A la suite de ce véritable hold-up économique, la question s’est tout de suite posée de savoir qui d’entre les deux parties obtiendrait le soutien de l’UE. En effet, bien que l’Hexagone fasse partie intégrante de l’organisation, les USA constituent un partenaire de taille, indispensable à l’UE, le doute était donc permis quant au positionnement de cette dernière dans cette affaire. Finalement, les pays se sont rangés du côté de leur partenaire français. Logique, lorsque l’on pense à la manière dont l’accord a été retourné à sa défaveur, sans même que l’Elysée n’en soit averti.

La France rappelle ses ambassadeurs à Canberra et Washington

Dans un scénario sans précédent, le gouvernement français n’a pas hésité à faire revenir ses ambassadeurs d’Australie et des USA, un geste qui révèle de manière claire la colère de Macron vis-à-vis de ce geste jugé “brusque”, “traître” selon les termes du Ministre des Affaires Étrangères, Jean-Yves le Drian. Ce dernier n’a pas caché son mécontentement, et surtout, n’a pas mâché ses mots pour critiquer le nouveau président des USA, “annonçant une rupture de confiance entre alliés”. Si les pays européens sont sur le point de proposer une stratégie d’entente afin de stopper cette crise diplomatique et de relancer les relations entre les deux pays, cette tâche semble très difficile, au regard du mécontentement ouvertement exprimé par la France.

Naval Group exige d’obtenir réparation

Le groupe industriel Naval Group a, lui aussi, son mot à dire dans cette histoire. Ayant été, au même titre que la France, “berné” par les Australiens, il n’hésite pas à réclamer réparation par le biais de son porte-parole, qui annonce toutefois la volonté d’une discussion constructive avec le Sixième Continent, plutôt que de passer par les tribunaux.