Les députés regrettent la  »détérioration significative » de la démocratie en Bulgarie, de l’État de droit et des droits fondamentaux .

Dans une résolution adoptée jeudi par 358 voix pour, 277 contre et 56 abstentions, les députés expriment leur ‘‘soutien sans équivoque au peuple bulgare dans ses revendications et aspirations légitimes à la justice, à la transparence, à la responsabilité et à la démocratie’’. Ils condamnent ‘‘l’intervention violente et disproportionnée de la police’’, notamment tout usage de la force contre des femmes, des enfants et des journalistes, ainsi que ‘‘les audits illégaux et excessifs’’ des entreprises privées qui soutiennent les protestations.

Les valeurs européennes menacées

Le texte évoque ‘‘la détérioration significative du respect des principes relatifs à l’État de droit, à la démocratie et aux droits fondamentaux, notamment l’indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, la lutte contre la corruption et la liberté des médias’’. Il se concentre également sur des problèmes systémiques persistants dans la justice, notamment le manque de mécanismes de responsabilité pour le Conseil supérieur de la magistrature et le procureur général.

D’autres inquiétudes concernent:

  • la réforme constitutionnelle, qui devrait être conforme aux normes internationales;
  • les possibles modifications apportées à la loi électorale, à quelques mois des prochaines élections législatives;
  • l’adoption de la législation via des procédures accélérées;
  • le manque de résultats des enquêtes menées sur la corruption de haut niveau;
  • la situation des droits fondamentaux en Bulgarie, notamment en ce qui concerne les discours de haine, la discrimination sexuelle et de genre, ainsi que les droits des Roms et des demandeurs d’asile.

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Liberté des médias en Bulgarie et fonds européen.

Les députés condamnent les campagnes de diffamation et les incidents violents à l’encontre de journalistes. Ils sont très inquiets de la détérioration de la liberté des médias, de la transparence et du manque de diversité dans la propriété des médias, ainsi que par l’octroi préférentiel de fonds européens à des médias favorables au gouvernement. Les députés rappellent la nécessité d’un contrôle plus strict de la façon dont les fonds européens sont dépensés et souhaitent qu’il soit répondu immédiatement aux préoccupations selon lesquelles l’argent des contribuables est utilisé pour enrichir ceux qui sont associés au parti au pouvoir.

Citation

Le rapporteur Juan Fernando López Aguilar (S&D, ES) a déclaré: ‘‘L’État de droit signifie la séparation des pouvoirs, mais les allégations de corruption judiciaire et les poursuites pour des motifs politiques se multiplient. L’État de droit signifie la liberté des médias, mais nous voyons le gouvernement exercer une influence croissante sur les médias publics et recourir au clientélisme lorsqu’il s’agit de médias privés. L’État de droit signifie défendre les droits civils, mais nous sommes témoins de violences policières et de la suppression des droits des minorités.’’

Pour revoir le débat qui s’est déroulé en plénière le 5 octobre, cliquez ici.