Bien que l’Islande soit membre de l’AELE (Association européenne de libre-échange) et de l’espace Schengen, elle ne fait pas partie de l’Union européenne. Et pourtant, le pays a déjà entamé une procédure de demande d’adhésion en 2009. Examinons de plus près les relations complexes entre l’Islande et l’UE.
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Ce pays insulaire se situe dans l’océan Atlantique Nord, entre le Groenland et les îles Féroé. Bien que géographiquement proche de l’Europe, l’Islande demeure politiquement indépendante
La crise de 2008 et son impact sur l’économie de l’Islande
La crise financière de 2008 a été l’élément déclencheur de la décision de l’Islande à rejoindre l’Union européenne. Cette perturbation économique a provoqué l’endettement du pays. Même le Fonds monétaire international a été incapable d’apporter son aide au gouvernement islandais.
Au cours de cette période de crise, la monnaie de l’Islande a connu une dépréciation de 50% de sa valeur. L’Europe apparaît donc comme une bouée de sauvetage pour aider l’Islande à surmonter sa difficulté financière. C’est ainsi que vient l’idée du gouvernement islandais à l’époque de déposer sa candidature pour adhérer l’UE.
La demande d’adhésion de l’Islande à l’UE en 2009
L’Islande a déposé sa demande pour intégrer l’Union européenne le 17 juillet 2009. Sept jours plus tard, soit le 24 juillet 2009, elle obtient un avis favorable de la part du Parlement lituanien.
Les négociations commencent officiellement le 24 février 2010. À cette époque, la candidature de l’Islande apparaît comme certaine. En effet, son dossier est considéré comme hautement recevable, sachant qu’elle a déjà adopté 70% la législation européenne.
Cependant, l’opinion des Islandais entre en jeu. Ces derniers envoient un signal fort dès mars 2010. Ils expriment leur avis concernant un projet d’accord entre Londres et La Haye par le biais d’un référendum. Le « non » remporte largement la victoire avec 92,2% des voix. Un résultat remet en question la candidature du pays à l’adhésion à l’UE.
À cela s’ajoute également le dossier délicat des quotas de pêche. Cette dernière étant l’un des piliers de l’économie de l’île, les Islandais contestent les règles établies par des pays venant pêcher près de ses côtes. Malgré l’opposition de Bruxelles, l’Islande décide donc d’augmenter ses quotas.
Le gel des négociations en 2013
L’Islande se remet de la crise de manière progressive. Cela se traduit notamment par la réduction du taux de chômage et des dettes liées aux biens immobiliers. En parallèle, le tourisme est en pleine expansion. Dans ce contexte, l’Islande estime que son adhésion à l’UE n’est plus nécessaire.
À la suite des élections parlementaires en avril 2013, le Parti de l’Indépendance s’allie avec le Parti du progrès pour constituer un nouveau gouvernement. Le 22 mai 2013, la coalition met fin aux négociations.
Le retrait de la candidature de l’Islande à l’UE en 2015
Le 21 février 2014, les partis au pouvoir ont convenu de présenter un projet de loi. Celle-ci vise à retirer la candidature d’adhésion de l’Islande et indique qu’un référendum sera nécessaire avant toute nouvelle candidature.
Le 12 mars 2015, le retrait de candidature a finalement eu lieu grâce à une lettre adressée à la présidence de l’Union européenne.
Candidature de l’Islande à l’UE : une possibilité de reprise ?
Tout n’est cependant pas encore perdu pour les partis qui s’opposent au retrait de candidature de l’Islande. En effet, un nouveau gouvernement est né en 2017 suite au scandale des Panama Papers. Au cours des négociations, l’idée d’un référendum sur l’adhésion du pays refait surface.
L’Islande impliquée dans le scandale des Panama Papers
Selon les données divulguées, il y avait des connexions entre des personnalités islandaises et des sociétés offshore. L’ancien Premier ministre de l’Islande, Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, a été particulièrement touché par les révélations. Les documents ont montré qu’il avait détenu une participation dans une société offshore enregistrée aux îles Vierges britanniques avec sa femme.
Cette révélation a entraîné une indignation publique en Islande, avec des manifestations massives demandant la démission de Gunnlaugsson. Finalement, il a démissionné de son poste de Premier ministre en avril 2016.
Le scandale des Panama Papers a également mis en lumière d’autres personnalités et entreprises islandaises qui avaient utilisé des sociétés offshore pour des motifs de blanchiment d’argent ou d’évasion fiscale.
L’Islande a depuis pris des mesures pour renforcer sa législation sur la transparence financière et la lutte contre le blanchiment d’argent. Le pays a également coopéré avec d’autres gouvernements pour enquêter sur les allégations de fraude fiscale et de corruption révélées par les Panama Papers.
Pourquoi l’Island voudrait à nouveau rejoindre l’UE?
L’Islande a exprimé par le passé son intérêt à rejoindre l’Union européenne (UE) pour plusieurs raisons. Voici quelques facteurs qui ont motivé cet intérêt :
Intégration économique :
L’adhésion à l’UE pourrait offrir à l’Islande un accès privilégié au marché unique européen, ce qui faciliterait les échanges commerciaux avec les autres États membres de l’UE. Cela pourrait stimuler l’économie islandaise et favoriser les investissements étrangers.
Stabilité financière :
Le pays a connu une crise financière majeure en 2008, lorsque son système bancaire s’est effondré. Certains partisans de l’adhésion à l’UE considèrent que cela pourrait renforcer la stabilité financière du pays grâce à une réglementation et une supervision plus étroite des institutions financières.
Coopération en matière de sécurité :
L’Islande est membre de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) et bénéficie déjà d’une coopération en matière de sécurité avec d’autres pays membres de l’UE. L’adhésion à l’UE pourrait renforcer cette coopération et permettre à l’Islande de participer plus activement à la politique de sécurité européenne.
Affirmation de l’identité européenne :
Certains partisans de l’adhésion à l’UE considèrent que l’Islande est déjà culturellement et historiquement liée à l’Europe. Ils soutiennent que l’adhésion à l’UE renforcerait l’appartenance de l’Islande à la famille européenne et favoriserait une plus grande intégration régionale.
On surnomme souvent ce pays « la terre de glace et de feu » en raison de ses volcans actifs et de ses vastes glaciers.
La population de l’Islande est relativement petite, avec environ 360 000 habitants. Reykjavik, la capitale, est la plus grande ville du pays et le centre culturel et économique de l’Islande. Les Islandais bénéficient d’un niveau de vie élevé, et le pays est souvent classé parmi les nations les plus développées et les plus pacifiques du monde.
L’économie islandaise repose principalement sur la pêche, l’énergie géothermique et le tourisme. L’Islande est également connue pour sa scène musicale dynamique, sa littérature riche et sa culture artistique vibrante.
Sur le plan politique, l’Islande a une tradition démocratique forte et une stabilité politique relative. Le pays est gouverné par un système parlementaire et a connu une croissance significative des partis écologistes et progressistes ces dernières années.