Si la Russie décidait de ne plus fournir l’Europe en Gaz, quelles seraient les alternatives pour ne pas en manquer ? L’Algérie répond présente à la problématique et se dit prête à alimenter les pays de l’Union Européenne qui en auraient besoin.

Alors que la guerre fait rage, les doutes s’installent un peu partout en Europe

Le Groupe algérien du pétrole et du gaz Sonatrach a exprimé sa volonté de fournir à l’Europe des quantités supplémentaires de gaz à travers le gazoduc reliant l’Algérie et l’Italie. Cet acheminement se fera dès lors que les exportations russes seront réduites en raison de la guerre en Ukraine, a déclaré Toufik Hakkar, le PDG de la société hier. Le dirigent a affirmé que Sonatrach est un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et il est prêt à soutenir ses partenaires à long terme en cas de détérioration de la situation.

Il se veut très rassurant et assure qu’une disponibilité de quantités supplémentaires de gaz naturel ou liquéfié est vouée à répondre aux besoins sur le marché national et aux obligations contractuelles avec des partenaires étrangers.

Selon Toufik Hakkar, Sonatrach a des capacités d’exportation inexploitées à travers le pipeline TransMed, qui relie l’Algérie et l’Italie à travers la Tunisie. Ces capacités peuvent être utilisées dans le but d’augmenter les quantités nécessaires vers l’Europe.

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Un pipeline nommé TransMed pour un gaz made in Algérie

La capacité de pompage du gazoduc TransMed est d’environ 32 milliards de mètres cubes par an, soit quatre fois plus que le gazoduc Medgaz, qui approvisionne l’Espagne en gaz algérien.

Le Groupe Sonatrach a ajouté que le gaz algérien peut atteindre les pays qui ne sont pas connectés aux deux gazoducs, à travers le gaz liquéfié transporté par navires. Il a noté que l’Europe est le marché naturel et préféré pour l’Algérie. Il est à noter qu’Alger fournit actuellement 11 % des besoins gaziers de l’Europe.

L’ancien ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, a souligné que son pays exporte environ 22 milliards de mètres cubes à travers le pipeline TransMed. Mais s’il est un atout pèse dans la balance, c’est qu’il n’est pas au maximum de sa capacité d’exportation ; celle-ci pouvant être encore augmentée de dix milliards de mètres cubes supplémentaires.

Ce transfert sera-t-il suffisant pour assurer les besoins de chacun ?

Il est juste de constater que la Russie exporte entre 150 et 190 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe chaque année, remplissant généralement 30 à 40 % de la demande à travers le continent.

Cela représente 65 % des importations en Allemagne, la puissance économique de l’Europe et 100 % pour des pays comme la Lettonie et la République tchèque.

Il était à craindre que la guerre entre Moscou et l’Ukraine ainsi que les sanctions imposées à la Russie par l’UE et les États-Unis n’entraînent la fermeture du gazoduc et que l’Europe ait du mal à trouver d’autres sources d’énergie.

Bien que l’Algérie se soit portée volontaire pour pallier à l’éventuelle pénurie, l’approvisionnement ne sera pas équivalent face à la demande actuelle. Toutefois, c’est une solution tout à fait encourageante pour l’avenir relativement incertain qui se profile.