Le Danemark occupe la première place dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Appuyé par une analyse de 2022 réalisée par l’Institut d’État pour la santé publique. Ce classement met en avant le Danemark aux côtés de la Suède et de l’Islande en raison de l’efficacité de leurs stratégies de lutte contre le harcèlement.

Initiative Danoise : ‘Fri for Mobberi’ et ses impacts

À l’origine de ces avancées, deux ONG danoises ont lancé en 2007 le programme « Fri for Mobberi » (Libéré du harcèlement). Ce programme s’étendait à 40 % des crèches, 60 % des écoles maternelles et 45 % des écoles primaires équivalentes. Le projet danois met l’accent sur la prévention du harcèlement, reconnaissant que cette approche est plus efficace que la réaction après coup. Toutefois, des mesures sont également prévues dans les écoles participant au projet en cas de persécutions, alimentées notamment par l’émergence des réseaux sociaux.


L’impact positif de ce programme reste indéniable, comme en témoigne l’évolution des statistiques au cours des 22 dernières années. En 1998, un tiers des élèves de 11 ans et un cinquième de ceux de 15 ans étaient harcelés, mais aujourd’hui, moins d’un élève sur 10 se dit victime de harcèlement. Bien que la tendance devient positive, les initiateurs du projet soulignent la nécessité de rester vigilant. Notamment, car un enfant sur 20 est encore régulièrement victime de harcèlement.

Prévention et adaptation contre le harcèlement scolaire: clés de la réussite danoise

Les chiffres indiquent également une évolution du comportement des auteurs de harcèlement, avec une augmentation de la conscientisation parmi les adolescents. En 1998, seulement 1,5 % des garçons entre 13 et 15 ans avouaient être acteurs de harcèlement, contre 3 % aujourd’hui. Les initiateurs du projet insistent sur le rôle crucial des parents dans cette lutte, les encourageant à réagir face à l’exclusion et aux taquineries, tout en promouvant la cohésion et l’esprit de communauté à l’école.

Il est à noter que les parents sont souvent plus préoccupés par la possibilité que leur enfant soit victime de harcèlement, alors qu’il peut être difficile d’imaginer que leur propre enfant puisse être harceleur. Cette sensibilisation accrue contribue à renforcer l’efficacité des mesures préventives.

Voir aussi: Scandale au Royaume-Unis : des centaines d’enfants victimes d’abus dans des foyers de soin

Le succès du Danemark dans la lutte contre le harcèlement scolaire s’explique également par la flexibilité et l’adaptabilité du programme « Fri for Mobberi ». En se développant à travers 40 % des crèches, 60 % des écoles maternelles et 45 % des écoles primaires, le programme s’assure de toucher une large tranche de la population étudiante.

L’émergence des réseaux sociaux comme vecteur de harcèlement a été reconnue comme un défi majeur, et le projet danois a intégré des stratégies spécifiques pour faire face à cette réalité contemporaine. Les écoles participantes prévoient des mesures spéciales pour contrer le harcèlement numérique, soulignant l’importance d’une réaction proactive face à cette évolution technologique.

Évolution positive : réduction des taux de harcèlement scolaire en 25 ans

L’efficacité du projet est également mise en évidence par l’évolution significative des statistiques sur le harcèlement scolaire au cours des 25 dernières années. Les témoignages révèlent qu’il y a deux décennies, un tiers des élèves de 11 ans et un cinquième de ceux de 15 ans étaient victimes de harcèlement, des chiffres aujourd’hui considérablement réduits.

Cependant, malgré les progrès, les initiateurs du projet reconnaissent qu’il reste du travail à faire. Bien que moins d’un élève sur 10 se déclare actuellement victime de harcèlement, l’objectif est de réduire encore ces chiffres. La nécessité de rester vigilant est soulignée, avec un appel à continuer à cibler les efforts contre le harcèlement.

Vers une adhésion européenne : les enseignements à retenir

La lutte contre le harcèlement scolaire en Europe implique généralement une combinaison de méthodes et de lois visant à prévenir, détecter et traiter le harcèlement au sein des établissements éducatifs. Les approches peuvent varier d’un pays à l’autre en fonction des lois nationales et des politiques éducatives spécifiques. Cependant, certaines méthodes et législations communes peuvent inclure :

Politiques et procédures scolaires :

De nombreuses écoles ont des politiques spécifiques contre le harcèlement, détaillant les comportements inacceptables, les sanctions encourues et les démarches à suivre en cas de harcèlement.

Éducation et sensibilisation :

Les écoles mettent souvent en place des programmes d’éducation et de sensibilisation destinés à prévenir le harcèlement. Notamment en promouvant la compréhension, la tolérance et le respect mutuel parmi les élèves.

Formation du personnel éducatif :

La formation des enseignants et du personnel éducatif sur la prévention du harcèlement. La détection précoce et la manière de réagir efficacement est cruciale.

Mécanismes de signalement :

Mettre en place des procédures de signalement claires encourage les élèves, les enseignants et les parents à signaler les cas de harcèlement en toute sécurité.

Interventions ciblées :

Les écoles peuvent mettre en place des mesures d’intervention spécifiques pour les élèves impliqués dans le harcèlement. En l’occurrence, en veillant à ce qu’ils comprennent les conséquences de leurs actions et à ce qu’ils reçoivent le soutien nécessaire.

En ce qui concerne les lois, chaque pays européen a ses propres législations spécifiques sur la protection des élèves. Certaines lois peuvent criminaliser le harcèlement, tandis que d’autres peuvent régir les actions des écoles en matière de prévention et d’intervention. L’Union européenne (UE) peut également jouer un rôle en fournissant des orientations générales et des recommandations aux États membres.

Un modèle holistique pour un environnement scolaire inclusif


L’expérience danoise dans la lutte contre le harcèlement scolaire offre des enseignements précieux. En outre elle inspire le Ministre Attal avec un nouvelle approche: les cours d’empathie. En outre, d’autres pays européens pourraient envisager d’adopter des éléments de cette approche réussie. Cependant, il est essentiel de tenir compte du contexte spécifique de chaque pays:

      • de ses besoins particuliers,
      • de sa culture éducative
      • de ses ressources disponibles.

Voici quelques points à considérer :

  • Adaptation au contexte local : Les stratégies qui fonctionnent au Danemark peuvent nécessiter des ajustements. Notamment, pour s’aligner sur la réalité sociale, culturelle et éducative d’autres pays. Il est crucial de prendre en compte les spécificités locales pour garantir l’efficacité des mesures mises en place.
  • Collaboration entre les acteurs : La réussite danoise repose en partie sur une collaboration étroite entre les ONG, les écoles, les parents et les autorités éducatives. Encourager la coopération entre ces différents acteurs est une clé du succès.

Prévention et adaptation aux nouvelles tendances :

La prévention du harcèlement, couplée à une adaptation constante aux évolutions, notamment celles liées aux réseaux sociaux, est essentielle. Les programmes mis en place devraient être flexibles et évolutifs pour rester pertinents.

  • Formation du personnel éducatif : Investir dans la formation des enseignants et du personnel éducatif sur la prévention du harcèlement est une démarche cruciale. Des professionnels bien informés peuvent jouer un rôle central dans la création d’un environnement éducatif sûr.
  • Engagement des parents : Impliquer activement les parents dans la lutte contre le harcèlement est essentiel. La sensibilisation, le soutien aux victimes et la promotion de comportements positifs chez les enfants sont des aspects clés.

En conclusion, bien que chaque pays doive adapter les meilleures pratiques à sa réalité spécifique, le modèle danois peut servir de source d’inspiration. La combinaison d’approches préventives, peut contribuer à créer des environnements scolaires plus sûrs et inclusifs.