Kyriakos Mitsotakis a largement battu son adversaire lors des élections en Grèce. Mais le nombre de voix qu’il a obtenues ne lui permet pas de constituer un gouvernement selon ce qu’il souhaite. Pour cela, il doit attendre le deuxième scrutin de juin.

Un écart de vote que les sondeurs n’ont pas prévu

L’ancien premier ministre a obtenu 40,8 % de voix contre 20,06 % pour Alexis Tsipras des 90 % de voix dépouillées. La population grecque a donc choisi la stabilité en permettant à Kyriakos Mitsotakis de gagner. Une victoire qui semble être grâce au bilan économique du gouvernement sortant.

Pour rappel, le taux de chômage n’a pas cessé de baisser avec l’évolution à grande échelle du secteur du tourisme dans le pays. Un accroissement de 6 % qui a attiré les investisseurs. De plus, le gouvernement a essayé tant bien que mal à lutter contre les baisses du pouvoir d’achat en augmentant trois fois le salaire minimum.

Un bilan positif et totalement à l’opposé de celui des dix années de crises économiques auxquelles le pays a fait face avant l’arrivée de Kyriakos Mitsotakis.

Le peuple recherche une bonne gouvernance économique


Les résultats des élections grecques a rendu d’humeur maussade la partie de gauche. Alexis Tsipras n’a pas attendu longtemps avant de féliciter son adversaire, le premier ministre sortant.

Par ailleurs, la campagne électorale d’Alexis Tsipras n’a pas vraiment été réussie pour plusieurs raisons :

  • Alexis Tsipras a annoncé ne pas vouloir fermer la porte aux voix des électeurs du parti néonazi
  • Son ancien ministre du travail a annoncé qu’il allait augmenter les taxes sur les bénéfices des professions libérales de 20 %

Les Grecs ne veulent plus le genre de prélèvement d’argent qu’ils ont connu pendant la crise. Pour eux, l’actuel gouvernement a déjà fait ses preuves en ce qui concerne l’économie et cela même pendant l’inflation.

Les élections en Grèce menacées par les sombres années

En Grèce, le parti néonazi le plus connu est Aube dorée (Golden Dawn). Il convient de noter que les idéologies et les partis politiques évoluent, et les informations que je fournis sont basées sur mes connaissances jusqu’en septembre 2021.

Aube dorée a attiré différents types d’électeurs, mais en général, son électorat restait principalement composé de personnes mécontentes. Notamment. celles souvent marginalisées et désillusionnées par le système politique traditionnel. Certaines de ces personnes peuvent être attirées par des discours nationalistes, xénophobes ou racistes. Cependant, il faut souligner que la majorité des électeurs en Grèce ne soutiennent pas les idéologies néonazies. De plus, l’Aube dorée n’a jamais obtenu une majorité significative lors des élections.

Ce parti a connu un certain soutien dans les années 2010, en particulier pendant la crise économique en Grèce. Et ce, lorsque le pays a été confronté à de graves difficultés financières et à une augmentation du chômage. Le parti a réussi à capitaliser sur les frustrations économiques et sociales de certains citoyens, en utilisant des discours nationalistes et anti-immigration pour attirer des électeurs.

Cependant, il faut dire que le soutien à Aube dorée a diminué au cours des dernières années. En 2019, plusieurs dirigeants du parti, dont son leader, ont reçu une condamnation pour des activités criminelles.  Cette condamnation a entraîné une perte de crédibilité et de soutien populaire pour le parti.

Il convient également de noter que la situation politique évolue constamment et que les dynamiques électorales peuvent changer avec le temps.

L’ancien premier ministre refuse la coalition aux prochaines élections en Grèce

Kyriakos Mitsotakis a qualifié sa victoire de « séisme politique ». Il donne la possibilité à une seconde élection d’ici fin juin ou début juillet. Cela lui permettrait d’avoir une majorité absolue et ainsi de s’octroyer un bonus jusqu’à 50 sièges. Pendant sa campagne électorale, ce candidat a refusé de former une coalition dans le pays dont la culture politique n’intègre pas le compromis.

La présidente grecque Katerine Sakellaropoulou donne un délai de trois jours aux trois partis en lice:

      • Nouvelle Démocratie,
      • Syriza,
      • Le Pasok)

Et ce, pour former un gouvernement de coalition. Dans le cas contraire, elle nommera un gouvernement intérimaire en attendant les nouvelles élections.

L’inflation au cœur de la campagne électorale


L’inflation et le pouvoir d’achat sont les principales préoccupations des électeurs, surtout qu’ils ont déjà traversé une douloureuse décennie. La majorité des Grecs vivent du salaire minimum et n’ont plus confiance aux services publics réduits presque à néant, surtout dans les hôpitaux. Malgré le bilan économique positif du pays, il est toujours couvert de dettes de plus de 170 % de son PIB.

Élections en Grèce : les dilemmes du second tour

Les partis entrent dans la campagne pré-électorale pour les deuxièmes élections. Notamment, avec le fil conducteur de la période pré-électorale précédente mais aussi les ajustements nécessaires et les nouveaux dilemmes.

  • En N.D. « l’autonomie sûre » est réduite à un message et à une revendication de base. Ainsi, ils pourraient éviter des troisièmes élections. De plus, avoir la stabilité nécessaire à la mise en œuvre du programme gouvernemental.
  • A SYRIZA, ils cherchent une « réinitialisation totale » après le résultat désastreux du premier dimanche. Ils laissent entendre qu’ils sont dans un combat à sens unique avec le N.D. pour empêcher la perspective d’un gouvernement tout-puissant. Ils soulèvent également le dilemme de la gestion des
    70 milliards du Fonds de relance.
  • Au PASOK, ils coupent tout pont de coopération et considèrent comme prioritaire la nécessité d’une opposition efficace à la ND. Rôle qu’ils revendiquent directement auprès de SYRIZA.

La grande victoire de la Nouvelle Démocratie le 21 mai conduit inévitablement à une poursuite de la tactique appliquée.

Tout d’abord, concernant SYRIZA. Avant les élections, Nouvelle Démocratie utilisait comme « levier de pression » l’éventuel gouvernement de perdants ou gouvernement de but spécial qu’Alexis Tsipras avait mis dans le débat public, offrant un « cadeau » à Kyriakos Mitsotakis. M. Mitsotakis avant le 21 mai disait :

« Un gouvernement à vocation spéciale est un gouvernement de paralysie »,

La différence chaotique entre les deux partis et l’absence de toute possibilité de former un gouvernement sans la Nouvelle Démocratie fait disparaître cet argument et déplace le centre de gravité ailleurs. Ce que M. Mitsotakis et sera le récit central à partir de maintenant est que la très grande différence entre les parties est ce qui rend le besoin d’autonomie encore plus impératif. Hier, s’adressant à Mega, M. Mitsotakis a souligné que « si les citoyens croient que nous devons les mettre en œuvre (y compris le programme) et veulent me faire confiance que je les mettrai en pratique, je demande un mandat fort pour un gouvernement stable « .