L’Italie envisage une dépense supplémentaire de 25 milliards d’euros pour sauver son économie

Le gouvernement italien a approuvé une proposition de 25 milliards d’euros de dépenses supplémentaires dans le cadre de sa lutte pour sauver une économie dévastée par la pandémie de coronavirus.
Une réunion du cabinet du Premier ministre, mercredi soir, a soutenu la demande de creuser le déficit budgétaire cette année, qui sera soumise à l’approbation du Parlement.
L’argent supplémentaire sera utilisé pour aider les entreprises en cas de licenciements temporaires et pour fournir des liquidités et des subventions aux autorités locales et régionales, a déclaré le gouvernement.

Premier pays à être touché économiquement par le virus

En tant que première économie européenne paralysée par le virus, l’Italie est sous pression pour augmenter les dépenses afin de déclencher une reprise.
Bien que l’activité ait commencé à rebondir depuis que le gouvernement a assoupli un dispositif de verrouillage, on craint que les prochains mois ne soient encore plus douloureux lorsque les mesures d’aide arriveront à expiration, notamment l’interdiction de licencier du personnel et la suspension du paiement des impôts et des prêts.

Alors que l’économie devrait se contracter de 11 % cette année, le Premier ministre Giuseppe Conte parie qu’il pourra se tirer d’affaire en profitant d’une décision de l’UE de suspendre les restrictions budgétaires au début de la pandémie.
C’est pourtant une stratégie risquée.

La dette publique de l’Italie devait déjà dépasser 140 % de son PIB cette année, avant même la dernière tranche de dépenses, bien au-delà du niveau qui a fait basculer la Grèce dans la crise il y a dix ans.Le gouvernement avait déjà approuvé deux plans de relance d’un montant total de 70 milliards d’euros.

La Banque centrale européenne soutiendra-t-elle l’économie Italienne

La différence, cette fois, est que la Banque centrale européenne limite les coûts d’emprunt de l’Italie grâce à son programme d’achat d’obligations d’urgence, et la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a insisté sur le fait que la banque ne sera pas contrainte dans ses efforts pour soutenir l’économie européenne.
Dans le même temps, on craint que le programme risque d’enfreindre les règles interdisant le financement direct des gouvernements.

L’Italie s’attend à recevoir la plus grande part d’un fonds de relance de 700 milliards d’euros approuvé par les dirigeants de l’Union européenne cette semaine.
M. Conte a déclaré mercredi au Sénat à Rome que le pays bénéficiera d’un financement total de 208 milliards d’euros sous forme de subventions et de prêts dans le cadre de ce programme.