Plusieurs dizaines d’ONG de défense des droits de l’homme se sont alliées dans une lettre ouverte au Parlement Européen dans le but de leur intimer le rejet du projet de loi sur les contenus terroristes en ligne.

En bref, voici ce qu’il y a à savoir :

En 2018, cet hypothétique projet avait déjà été proposé au parlement car la Commission européenne estimait insuffisants le peu d’efforts entrepris par les réseaux sociaux pour lutter contre la propagande terroriste.
C’est pourtant en décembre 2020, qu’un compromis entre les eurodéputés est trouvé. Les publications jugées « à caractère terroriste » pourront être analysées à l’aide d’intelligences artificielles ou autres outils automatisés.
D’autre part, ce décret donnera un droit de regard et le pouvoir, au pays destinataire de ces contenus illicites, d’envoyer une injonction de retrait dans l’heure à une plate-forme établie dans n’importe lequel des autres pays membre de l’U.E.

Avec une volonté de mettre au « garde-à-vous » les géants d’Internet, ce combat contre le terrorisme peut passer vraisemblablement par de nouvelles mesures contraignantes ; notamment pour messageries instantanées comme Whatsapp ou encore Telegram qui devra laisser libre accès aux autorités afin d’en obtenir la teneur.
Bien que l’Europe ait toujours été réticente à cette idée jusqu’ici, elle n’avait pas envisagé de passer ce cap.
Pourtant, courant Avril 2021, nous saurons si le Parlement validera ou non le projet de loi sur les modérations des contenus terroristes.

Il va de soi que protéger une nation afin de préserver la vie humaine est un noble combat, mais pour autant faut-il en oublier les droits fondamentaux déjà en vigueur ?

Qu’en est-il de la liberté d’expression et d’opinion dans tout ça ?
Les mesures évoquées précédemment pour une modération des contenus terroristes entraînent bon nombre de questionnement autour de la censure journalistique, lié à la recherche ou même artistique.
En effet, faire effacer dans l’heure, certains sujets, suggère forcément une perte de données essentielles à la connaissance générale.
C’est dans cette optique que les ONG se liguent contre ce règlement. Elles souhaitent privilégier les droits fondamentaux de chacun et transmette le 25 mars 2021, une lettre ouverte au parlement mettant en avant l’inefficacité des méthodes automatisées. Il n’est plus à prouver que ces dernières ne sont pas aptes à différencier une satire d’un discours militantiste ou encore une thèse d’une publication artistique.

Que l’on soit pour ou contre ce genre de procédé, cela laisse tout de même penseur quant au futur de l’information.

 

Est-ce que les sources de chaque contenu terroriste seront filtrées ? Est-ce qu’elles seront fiables ? Seront-elles manipulées ? Pourrons-nous obtenir des garanties de totale transparence ?
Naturellement, les efforts de responsabilisation par la prise de conscience risquent de s’amoindrir si la possibilité de se tenir au courant de ce qui nous entoure au quotidien dans le monde entier, est mis sous cloche.

L’antiterrorisme au service de la lutte contre la pédopornographie