Depuis le 1 er janvier 2021, le Portugal a succédé à l’Allemagne à la tête du Conseil de l’Union européenne pour le premier semestre de l’année. L’ambition de Lisbonne : relancer l’Europe sociale.

C’est au cours de son dernier Conseil européen, que la chancelière allemande, Angela Merkel, a officiellement passé la main au Premier ministre du Portugal. Ce dernier se retrouve avec un agenda plus que lourd à gérer. En plus, il devra relever le défi de faire aussi bien, voire mieux que l’Allemagne, dont la présidence a pris fin sur de nombreux succès, dans un contexte assez difficile.

La situation post-Brexit, la crise économique ou encore la crise sanitaire de la Covid-19 sont les nombreux challenges à relever. Mais le Premier ministre António Costa a déjà donné le ton pour son mandat, qu’il place sous le signe d’une Europe sociale.

Un mandat qui s’annonce exigeant pour Lisbonne

La présidence allemande au sommet du Conseil européen aura marqué tout le contient pour des années à venir. La conclusion de l’accord post-Brexit et le déblocage du plan de relance post-Covid font partie des dernières réussites de Berlin.

Mais ce n’est pas pour autant que les choses s’annoncent faciles pour le Portugal au sein de l’Union européenne. António Costa le dit d’ailleurs lui-même en ces mots : «L’étape qui suit n’est pas moins exigeante».

Les priorités de ce mandat seront de 3 ordres : le lancement du fonds de relance, la gestion du plan de vaccination et les relations avec le Royaume-Uni. C’est ainsi que Paulo Rangel a résumé les attentes des députés face à cette nouvelle présidence.

« Il est temps de passer à l’action, de mettre sur le terrain les instruments dont nous nous sommes dotés : le plan de vaccination à l’échelle européenne et les plans de relance nationaux », a été la réponse du Premier ministre portugais dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Expresso le 31 décembre 2020.

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La reprise économique et sociale dans les priorités de la politique du Portugal au sein de l’Union européenne

La réponde à la crise sanitaire lancera le départ vers une réussite de ce mandat. António Costa devra poursuivre la concertation au niveau des 27 pays membres en ce qui concerne les mesures sanitaires afin de trouver une réponse européenne commune et éviter le chaos qui intervient à chaque vague de l’épidémie.

L’autre objectif de ce mandat sera de mettre en œuvre le plan massif de 750 milliards d’euros financé par un emprunt commun, à travers l’adoption des plans d’aide à la relance économique. Ce qui favorisera « une reprise économique et sociale ayant pour moteur les transitions climatique et numérique ».

« Il est temps d’agir : pour une relance juste, verte et numérique », telle est la devise de la nouvelle présidence au sommet du Conseil de l’Union européenne.

Une politique du Portugal concrétisée par sommet social en mai 2021

« Nous devons placer le modèle social européen au cœur de l’agenda de l’UE : la pandémie et ses conséquences désastreuses sur les moyens de subsistance des populations viennent encore d’en souligner l’importance », c’est ce qu’annonçait Lisbonne dans un document réunissant toutes ses priorités pour ce 1 er semestre.

Il s’agit là du premier volet abordé par la politique socialiste du Portugal en Europe. Cela se concrétise par l’annonce d’un sommet social de l’UE qui aura lieu à Porto le 7 et 8 mai. Cet événement a pour objectif de garantir l’accès à tous de la transition climatique et numérique et devra déboucher sur un engagement des 27 à tenir compte des droits sociaux des Européens.

Les questions des droits de minorités, les discriminations, la gestion de l’immigration et toutes les autres préoccupations sociales seront abordées.

L’ambition de renforcer les partenariats

Le sommet social sera l’événement phare de ce mandat. Il sera suivi d’un sommet UE-Inde au cours duquel l’accent sera mis sur l’une des priorités de Lisbonne, le renforcement de l’autonomie stratégique de l’Union européenne.

Bonne occasion pour les chefs d’État et de gouvernements de montrer leur volonté d’asseoir de nouveaux partenariats. Pour autant, au-delà de la rivalité sino-américaine.

La présidence portugaise devra également suivre la mise en œuvre de l’accord post-Brexit entre l’union européenne et le Royaume-Uni. Cela afin d’assurer de cordiales relations commerciales. Entre autre, Lisbonne devra accompagner le président Joe Biden.  Car sa politique est moins hostile à l’UE comparativement à son prédécesseur, Donald Trump.

Les défis du Portugal sont énormes. La présidence devra faire preuve de délicatesse dans l’assurance de toutes ses fonctions. Non seulement d’un point de vue social, mais aussi économique. Afin d’éviter les blocages et les désaccords multiples.

Nous souhaitons « Bonne chance » pour cette politique portugaise. Un peu comme Angela Merkel l’a fait, lors de la transmission de la présidence.