La Turquie est une république parlementaire fondée par Mustafa Kemal en 1923. Avec une population de près de 83 millions d’habitants, sa superficie est supérieure à celle des États européens. Depuis plus de 60 ans, la Turquie frappe à la porte de l’Europe. Notons qu’elle a été l’un des premiers pays, en 1959, à rechercher une coopération étroite avec la jeune Communauté économique européenne (CEE). Vous voulez savoir : pourquoi l’Europe ne veut pas des turcs ? Découvrez à travers cet article toute l’histoire.

Où se trouve la Turquie ?

La Turquie est un pays qui occupe une position géographique unique. En effet, elle se situe d’une part en Asie et d’autre part en Europe. Elle est située au carrefour des Balkans, du Caucase, du Moyen-Orient et de la Méditerranée orientale.

La quasi-totalité des pays de la Turquie se trouve en Asie. Sa capitale est Ankara et sa plus grande ville est Istanbul. La Turquie est bordée au nord par la mer Noire, au nord-est par la Géorgie et l’Arménie, au nord-ouest par la Grèce et la Bulgarie, à l’ouest par la mer Égée et la mer Méditerranée, au sud-est par la Syrie et l’Irak.

Du nord au sud, le pays s’étend entre 480 à 640 km environ. Il s’étend de l’Est à l’ouest aux alentours de 1 610 km. La longueur totale de sa frontière est d’environ 6 440 km. Notons que la plupart des îles de la côte égéenne sont grecques et seules les îles de Gökçeada et de Bozcaada sont encore aux mains des Turcs.

L’histoire entre L’Europe et les turcs

Depuis 1923, la Turquie a vu l’Europe comme le principal pôle d’attraction sur la voie de la modernisation. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a bénéficié du Plan Marshall. En effet, elle a rejoint le Conseil de l’Europe en 1950 et l’OTAN en 1952.

Vers l’année 1963, la Turquie a signé l’accord d’Ankara avec la Communauté économique européenne ou CEE. Il s’agit d’un accord d’association qui comprenait une « clause d’évolution » ouvrant la voie à une relation plus approfondie. L’accord d’union douanière, qui est entré en vigueur le 31 décembre 1995, a énormément marqué l’histoire de ces deux parties.

Depuis cet accord, le commerce entre la Turquie et l’UE a été multiplié par quatre : il a atteint 4 milliards d’euros en 2020. L’UE est, en effet, le premier partenaire commercial de la Turquie et sa principale source d’investissements directs étrangers. Actuellement, la Turquie est le sixième partenaire commercial de l’UE, représentant 3,6 % du commerce total de l’Union européenne en 2020.

La Turquie fait-elle partie de l’Europe ?

À part les circonstances d’ordre économique, culturel et politique, certains critères d’adhésion exigés par l’UE ne sont pas respectés par la Turquie. En général, c’est principalement la raison pour laquelle, il reste jusqu’à présent un État tiers qui est associé à l’Europe. Voici d’autres arguments qui obstruent l’adhésion de la Turquie au sein de l’Union européenne.

Sur le plan géographique

La Turquie n’est pas un pays européen vu que 97 % de son territoire se trouve en Asie. En plus, l’Europe n’a pas besoin de frontières communes avec la Syrie, l’Iran et l’Irak. En effet, accepter un membre non européen ouvrirait la porte à des candidats allant du Cap-Vert au Kazakhstan. À part cela, la Turquie est trop grande pour que l’Europe l’absorbe : avec une population qui devrait atteindre 91 millions d’habitants en 2050, elle sera la membre la plus dominante de l’Union européenne.

Sur le plan politique

La tentative de coup d’État de 2016 démontre que la Turquie n’est pas une démocratie mature comme celles des États européens. À part cela, les droits de l’homme ne sont pas régulièrement respectés. En effet, le rapport annuel d’Amnesty International est rempli de récits de torture, de violations de la liberté d’expression, de déni des droits des minorités, de procès inéquitables, d’absence de protection des femmes, etc.

En plus, des dizaines de journalistes croupissent en prison. Bref, L’Europe importait l’insoluble « question kurde ». En effet, l’opinion publique de l’UE y est majoritairement opposée et les Turcs sont restreints à l’idée d’y adhérer.

Sur le plan économique

La richesse de la Turquie est inégalement répartie. Bien que les turcs aient mieux surmonté la crise économique que la plupart des autres pays, elle n’a pas réussi à faire passer les réformes nécessaires. C’est l’une des raisons pour laquelle sa croissance économique a tendance à être en baisse tandis que le chômage augmente.

Or, avec une telle condition, la Turquie pourrait engendrer de lourdes contraintes sur les finances de l’UE. En plus, le PIB turc par habitant, qui s’élève à 13 000 €, représente moins de la moitié de la moyenne européenne. La croissance du PIB turc a malheureusement tendance à diminuer.

 

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Sur le plan culturel

Il est à noter que les racines historiques et culturelles de la Turquie se trouvent généralement en Asie centrale et au Moyen-Orient. Or, les pays membres de l’UE doivent partager entre eux une culture ou une histoire commune. Ceci figure parmi les exigences de l’adhésion à l’UE.

En plus, en tant que nation majoritairement musulmane, les traditions culturelles de la Turquie sont fondamentalement différentes de celles de l’Europe chrétienne. En général, l’interaction historique de la Turquie avec l’Europe a toujours été celle d’un envahisseur extérieur.

Bref rappel sur les critères d’adhésion à l’UE

En général, les pays qui souhaitent adhérer à l’Union européenne doivent tout d’abord répondre à tous les critères d’adhésion. Ceux-ci ont été principalement définis lors du Conseil européen de Copenhague vers l’année 1993. Il s’agit notamment des « critères de Copenhague ». En général, les pays qui veulent adhérer doivent disposer :

  • Des institutions stables qui garantissent la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme ainsi que le respect et la protection des minorités ;
  • Une économie de marché viable qui a la capacité de faire face à la concurrence ;
  • La capacité d’assumer et de mettre en œuvre efficacement les obligations liées à l’adhésion, y compris l’adhésion aux objectifs de l’union politique, économique et monétaire.